Interview
A travers ses toiles, Nicolas Ruelle cherche à créer une rencontre entre le réel et l'imaginaire, la nature et l'intime, tout en questionnant le désir humain d'utopie. Les paysages abstraits de l'artiste français expriment un "souffle lyrique" et donnent corps à des visions musicales par le mouvement, le rythme, l'espace et la lumière. Dans ses peintures, la couleur crée la forme. L'artiste commence son processus de création en sculptant la toile à l'aide d'un couteau et d'une spatule, suivi d'un pinceau à l'acrylique sur lin. Dans cette interview Nicolas Ruelle nous en dit plus sur sa démarche artistique et ses sources d'inspiration. Singulart Magazine
Rédactrice en chef
Arts Magazine International et Artistes
Nicolas Ruelle aurait-il tous les talents ? Il faut croire tant sa peinture fait écho à ses compositions musicales. S'il explore la musicalité à travers la représentation du paysage, c'est que, pour lui, "la musique est partout". D'ailleurs en contemplant ses toiles où couleurs, lumière et mouvement rivalisent avec maestria, on se surprend parfois à fredonner un air. En travaillant la matière par couches successives, il fait naître des histoires, des sensations, des souvenirs... qui nous interpellent, nous absorbent, nous ensorcellent. Ces grands espaces sculptés dans l'acrylique au couteau puis au pinceau réveillent en nous de puissantes émotions, nous rappelant la beauté du monde, alors même que les paysages de l'artiste tendent vers une forme d'abstraction.
Gabrielle Gauthier
Le paysage est l’élément essentiel de l’univers pictural de Nicolas Ruelle, le point d’encrage du lien sensoriel et émotionnel qui sera créé avec la musique. Tout en couleurs à la fois tendres et lumineuses, il devient un lieu magique, insolite, en somme, ce lieu de nulle part qui caractérise l’utopie ou le rêve. Le blanc, associé au bleu clair et au gris, permet d’inventer un paysage polaire, désert et apaisant, ou encore de majestueuses chutes d’eaux dans un panorama où la terre semble se mêler au ciel.
L’ambiance change avec Le chant des sirènes, où se déploie tout un jeu de clair-obscur : le noir, le gris, et le blanc permettent de créer une mer nordique froide et inquiétante à souhait, à la fois belle et menaçante au même titre que les créatures évoquées… leur mélodie mystérieuse semble émaner de la toile. Une mer d’encre et un ciel trouble à nouveau, avec Lueurs nocturnes ; une lumière dorée se devine au loin à travers la brume, et peut devenir, au gré de notre imagination, un phare salutaire.